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Principe partie double obligation ?


Définition du principe de la partie double.

Le principe comptable de la partie double est évidemment essentiel pour comprendre :
 une règle comptable qui s’impose à la majorité des entreprises,
 un choix de méthode comptable pour les entreprises qui auraient le droit de tenir une comptabilité de trésorerie (BNC et SCI notamment).

Cependant, nous utiliserons essentiellement la présentation de ce principe comptable de la partie double pour observer encore l’impact d’une opération sur les états financiers et introduire la notion de tiers dans les écritures comptables.

Comptabilité sur les débits et comptabilité de trésorerie

Le principe de la partie double :
 doit obligatoirement être respecté par les entreprises qui ont l’obligation de tenir une comptabilité sur les débits,
 peut ne pas être respecté par les entreprises qui sont autorisées à tenir une comptabilité de trésorerie (BNC principalement, mais également SCI).

Voir le chapitre correspondant sur ce site.

Définition du principe de la partie double

Le principe de la partie double consiste à utiliser :
 au niveau des écritures, des comptes de tiers lors de l’enregistrement comptable d’une opération,
 au niveau de l’organisation comptable, des journaux distincts pour les opérations d’achats, de ventes, de banque, de caisse et les opérations diverses (différents journaux informatiques d’un logiciel comptable).

Concrètement, nous avons observé précédemment (voir article sur les Opérations comptables) l’inscription au bilan de l’acquisition d’étagères. Or dans notre présentation, nous n’avions pas respecté le principe de la partie double.

Non respect du principe de la partie double : comptabilité de trésorerie

En contrepartie de l’inscription à l’actif d’une nouvelle immobilisation (facture de mobilier pour 1.500€), nous avons mouvementé un compte de trésorerie pour le règlement de cette facture (diminution du compte de banque de 1.500€).

BILAN AU 31/12/2015
ACTIF PASSIF
Mobilier et informatique 1.500€
Banque - 1.500€

La comptabilité de trésorerie s’autorise donc à mouvementer dans une une écriture unique :
 un achat ou une vente (opération pour laquelle existe une facture d’achat ou de vente),
 le règlement ou encaissement correspondant (opération pour laquelle une pièce de banque (bordereau de remise, talon de chèque...) est conservée dans l’entreprise).

Cette méthode a l’avantage de la simplicité et correspond assez bien à la réalité lorsqu’il n’existe aucun délai entre :
 l’acquisition du mobilier et sa livraison,
 le règlement de la facture correspondante.

Respect du principe de la partie double : comptabilité sur les débits

Contrairement à une comptabilité de trésorerie, une comptabilité sur les débits doit respecter le principe de la partie double, par l’utilisation de comptes de tiers et de journaux distincts, pour différencier :
 les opérations d’achat (comptabilisées dans un journal d’achat) ou de vente (journal de vente),
 des opérations de trésorerie (journal de banque pour les règlements et encaissements via un compte bancaire ou journal de caisse pour les opérations en espèces).

En suivant ce principe de la partie double, l’acquisition d’une étagère pour 1.500€ entraîne deux opérations comptables correspondant à deux documents comptables :
 facture d’achat de l’étagère,
 règlement de cette facture (talon de chèque et relevé bancaire pour traces).

Ces deux opérations s’inscrivent comme suit dans les états financiers de l’entreprise :

Première opération : acquisition étagère

BILAN AU 31/12/2015
ACTIF PASSIF
Mobilier et informatique 1.500€ Fournisseur d’immobilisations 1.500€

En contrepartie de l’inscription au bilan d’une nouvelle immobilisations, l’entreprise constate une dette envers un fournisseur

Deuxième opération : paiement du fournisseur

BILAN AU 31/12/2015
ACTIF PASSIF
Banque - 1.500€ Fournisseur d’immobilisations - 1.500€

L’entreprise annule sa dette envers son fournisseur et diminue d’autant son compte de banque.

Au total, si l’on additionne ces deux opérations, l’entreprise a :
inscrit à son actif une nouvelle immobilisation,
réduit d’autant son compte banque à l’actif du bilan.

Bien évidemment, que l’on respecte ou non le principe de la partie double ne change en rien le résultat final.

Autre application du principe de la partie double

Considérons la vente de marchandises pour 5.000€.

Comptabilité de trésorerie

BILAN AU 31/12/2015
ACTIF PASSIF
Banque 5.000€

L’entreprise constate un encaissement de 5.000€ qui augmente son compte de banque à l’actif du bilan.

COMPTE DE RESULTAT 2015
CHARGES PRODUITS
Vente de marchandises 5.000€

L’entreprise note cette vente en produits dans son compte de résultat.

Comptabilité sur les débits : principe de la partie double

Première opération : vente de marchandises

BILAN AU 31/12/2015
ACTIF PASSIF
Créance clients 5.000€

La contrepartie de la vente de marchandises notée dans le compte de résultat est une créance sur un client.

COMPTE DE RESULTAT 2015
CHARGES PRODUITS
Vente de marchandises 5.000€

Deuxième opération : règlement du client

BILAN AU 31/12/2015
ACTIF PASSIF
Créance clients - 5.000€
Banque + 5.000€

L’entreprise annule sa créance sur son client et enregistre le règlement de ce client en augmentant d’autant son compte de banque.

Avantages et inconvénients du principe de la partie double

Le respect du principe de la partie double a donc pour inconvénient de multiplier les écritures. Or, quel est l’intérêt pour une SCI (société ayant pour objet la gestion de biens immobiliers) par exemple de comptabiliser le premier de chaque mois une créance sur un locataire avant de comptabiliser l’encaissement de son loyer quelques jours plus tard ? Quel est l’intérêt pour un indépendant en profession libérale de comptabiliser une dette fournisseur à la réception de chaque facture d’achat (Téléphonie, abonnement internet...) puis d’annuler cette dette lors du prélèvement automatique de son compte bancaire ?

En revanche, il faut souligner que le principe de la partie double s’impose à la majorité des entreprises car il présente de nombreux avantages en terme de contrôle :

  • En comptabilité, la règle est la comptabilisation de tous les flux. Or lors d’un achat ou d’une vente, il existe bien deux opérations distinctes matérialisées par deux pièces comptables distinctes : une facturation puis un flux financier.
    La comptabilité sur les débits est donc la règle, la comptabilité de trésorerie n’étant qu’une pratique réservée à certaines petites entreprises.
  • En terme de contrôle interne, la comptabilité de trésorerie ne permettra pas de déceler le double paiement d’une dette.
    A l’inverse, dans une comptabilité sur les débits, si l’on règle deux fois une dette ( fournisseur, dette fiscale...), le compte de tiers utilisé présentera une anomalie que l’on relèvera lors de son analyse. Par exemple, si l’on paye deux fois un fournisseur, le solde de ce compte fournisseur ne sera pas nul comme attendu.
  • Pour la validation des comptes, les comptes de tiers permettent (aux dirigeants, au commissaire aux comptes ou à l’administration fiscale) de contrôler, indirectement, le montant des achats et des ventes inscrits dans le compte de résultat de l’entreprise.
    En effet, l’analyse des comptes de tiers permet de relever les erreurs de comptabilisation. Mais surtout, il est possible de comparer un compte de tiers avec le compte de tiers réciproque dans une autre entreprise. Par exemple, on peut comparer la dette d’une entreprise A envers une entreprise B avec la créance de l’entreprise B sur l’entreprise A.
    Or, si le solde d’un compte de bilan est justifié, alors les charges et produits qui auront été comptabilisés contre ce compte seront validés. Dans notre exemple, si la dette de l’entreprise A envers l’entreprise B est exacte à la date de clôture, c’est que tous les achats de A à B ont bien été comptabilisés.
EN CONCLUSION :

Pour une même opération, deux modes d’écriture sont possibles pour inscrire cette opération dans le bilan et le compte de résultat de l’entreprise, suivant que l’on respecte le principe de la partie double (comptabilité sur les débits) ou non (comptabilité de trésorerie). Or comprendre le principe de la partie double est un excellent exercice pour découvrir l’utilisation des comptes de tiers dans les écritures comptables.




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