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Lire un bilan comptable


L’analyse d’un bilan demande de bien comprendre la signification de chaque ligne de ce document comptable afin d’obtenir une image précise de la santé financière de l’entreprise.

Cet article vient compléter notre définition d’un bilan comptable qui propose un exemple de bilan, dont l’analyse sera faite ensuite.

Il s’agit ici de préciser la nature des différentes lignes du bilan, d’en permettre une lecture plus précise.

Présentation d’un bilan

Le bilan présente à un moment donné (date d’arrêté du bilan) une photographie du patrimoine de l’entreprise. Les éléments constituant le patrimoine sont classés à l’actif ou au passif, suivent leur destination et leur provenance. L’actif représente les biens et les créances (éléments positifs), le passif les dettes (éléments négatifs). Il se présente schématiquement comme ci-dessous :

BILAN AU 31/12/17
ACTIF PASSIF
Immobilisations incorporelles Montant Capital Montant
- brevets Réserves
- fonds de commerce Report à nouveau
Immobilisations corporelles Subventions
- terrains Résultat de l’exercice
- constructions
- matériel et outillage Provisions pour risques et charges
Immobilisations financières
- participations financières Emprunts bancaires
- prêts Dettes fournisseurs
Stocks Dettes fiscales et sociales
- matière première Dettes diverses
- en cours
- en cours
- produits finis
- marchandises
Clients
Disponibilités
- banque
- caisse
Total ACTIF Total PASSIF

L’actif immobilisé

Les immobilisations incorporelles

Elles sont représentées par des éléments impalpables :
 frais d’établissement : ce sont des dépenses engagées lors de la création de l’entreprise (honoraires divers, frais de formalités administratives...) ;
 fonds de commerce, droits de bail ;
 dépôts de brevets et licences.

Les immobilisations corporelles

Ce sont le terrain, les bâtiments, le matériel et le mobilier. Ne doivent figurer au bilan que les biens dont l’entreprise est propriétaire (sont donc exclus tous les biens pris en location ou crédit bail).

Amortissement des immobilisations corporelles

Les bâtiments et matériels (à l’exclusion des terrains) se déprécient avec le temps : c’est le phénomène de l’obsolescence. Pour constater cette perte de valeur, le plan comptable préconise d’applique sur chaque immobilisation concernée, un pourcentage de décote annuelle appelé amortissement.

Cet amortissement est considéré comme une charge comptable au même titre que les dépenses de personnel par exemple, et elle doit être incorporée au coût de production. Cette charge est déductible de l’impôt société.

Toutefois, l’amortissement n’est pas une charge financière puisqu’il ne fait l’objet d’aucun débours. Il constitue une réserve financière qui, accumulée durant la période d’utilisation d’une immobilisation, devra permettre son remplacement. L’amortissement constitue donc une source de financement interne dégagée par l’entreprise. En ce qui concerne son mode de calcul, il est régi par des textes fiscaux dont on pourra prendre connaissance auprès du centre des impôts ou de son expert-comptable, ou sur ce site en suivant le lien indiqué ci-dessous.

Au bilan figureront donc :
 les immobilisations brutes (A) valeur d’origine (prix d’acquisition) ;
 les amortissements (B) ;
 les immobilisations nettes (A - B).

Pour obtenir davantage d’information sur l’ensemble de ces notions d’immobilisations et d’amortissements, notre dossier thématique est conseillé.

L’actif circulant

Les stocks

Ils sont représentés par les biens utilisés dans le cycle de production. Pour toute analyse, ces biens sont séparés comme suit :
 d’une part, les marchandises qui sont les biens achetés et revendus en l’état ;
 d’autre part, les matières premières, articles de conditionnement, les productions en cours et les produits finis (fabriqués totalement ou partiellement par l’entreprise).

Analyse du stock

Il existe un stock minimum en dessous duquel il est impossible et dangereux de descendre (par exemple un commerce ne peut se permettre d’avoir des rayonnages vides). Ce stock appelé stock outil est souvent fonction des délais d’approvisionnement des fournisseurs.

Le stock courant, lui, varie en fonction du cycle de production et du chiffre d’affaires de l’entreprise. Il peut être lié à des saisonnalités de l’activité, à des contrats spécifiques ou à des anticipations sur hausse de prix. Le chef d’entreprise doit être très vigilant sur son stock :
 Le stockage a un coût même s’il n’est pas immédiat, et cela peut être très lourd pour une jeune entreprise. Il vaut mieux préférer des réapprovisionnements fréquents, cela limite les risques et bloque moins de trésorerie.
 Il faut se méfier des sur-stockages de produits périssables et saisonniers. Le coût des produits invendus en fin de saison pèse sur la trésorerie et risque de gêner le financement des produits nécessaires pour la saison suivante.

Financement du stock

Il diffère suivant qu’il s’agit d’une entreprise industrielle ou commerciale. Toutefois le financement du stock suivra l’évolution de son taux de rotation. Deux mois de stock signifient que l’on peut assurer le chiffre d’affaires moyen mensuel de deux mois ; on peut également dire que le stock tourne six fois dans l’année.

Exemple :
Stock = 200
Coût moyen mensuel des marchandises = 100
Indice de stock = 200 / 100 = 2 mois
Taux de rotation = 12 mois / 2 mois = 6

Evaluation des stocks

C’est un point extrêmement important, car il porte sur des masses qui pèsent lourdement sur les bilans et conditionnent grandement le résultat de l’entreprise.

Pour les matières premières et les marchandises, deux méthodes sont possibles :

  • la méthode FIFO (first in - first out). On considère que les articles vendus sont les premiers achetés. Les articles restant en stock sont les plus récents et on les valorise à leur prix d’achat ;
  • la méthode du coût moyen pondéré qui est déterminée comme suite :
    (Valeur du stock en début de période + coût des achats de la période) / (quantité en stock en début de période + quantité achetée pendant la période).

L’évaluation des stocks des en-cours et des produits finis est plus complexe et demande une comptabilité analytique car il faut y intégrer outre les charges directes, une partie de charges indirectes (loyers, électricité...).

Les clients

Ce sont les créances détenues sur les clients. Le montant varie en fonction des facilités de paiement accordées. Il faut être vigilant sur ces facilités qui conditionnent une partie de la trésorerie et augmentent les risques d’impayés.

Les clients ont tendance à rallonger les délais accordés, il faut donc prévoir une facturation immédiate. Lorsqu’on est une jeune entreprise, certains clients auront tendance à abuser de la situation en ce qui concerne les paiements. Il faut donc savoir dès le départ créer sa notoriété et ne pas hésiter à envoyer des relances systématiques. La relance par email est souvent plus efficace et moins coûteuse qu’une relance adressée par la poste qui se même à l’ensemble du courrier du client.

Les capitaux propres

Ce sont essentiellement les fonds mis à la disposition de l’entreprise à titre permanent par les associés et les bénéfices non distribués.

Le capital : c’est l’apport de départ du créateur et des associés.

Les réserves : ce sont les bénéfices laissés dans l’entreprise de façon permanente.

Le report à nouveau : c’est le résultat après impôt de l’exercice antérieur qui est en instance d’affectation, soit en réserve, soit en distribution. Si le résultat de l’exercice antérieur était négatif, le report à nouveau est négatif et vient diminuer le montant des capitaux propres.

Provision pour risques et charges

Elles sont destinées à couvrir les risques et charges probables mais incertaines quant à leur montant. Ainsi, rentrent dans cette rubrique les provisions couvrant des litiges et des pénalités (litige avec un client, procès en cours aux prud’hommes, chaque montant devant être justifiée par un dossier complet permettant d’évaluer la perte probable provisionnée).

EN CONCLUSION :

Comprendre un bilan c’est tout d’abord saisir le sens de chaque ligne de cet état financier. Ensuite, une lecture par blocs du bilan (immobilisations, stocks, autres créances d’un côté, capitaux propres, dettes et provisions de l’autre) s’impose pour en déduire une image de la santé patrimoniale de la société.




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